Un 180 sur un avion glacé : à faire avec précaution et à faible inclinaison
Mais comme tu le dis, un bon briefing meteo aide beaucoup!
à éviter ce genre de blague.
L'idée est de réagir dès les premières indications et quitter la zone au plus vite. Si tu attends trop, c'est clair que l'accumulation va très vite aggraver la situation. Mais je persiste à croire qu'un demi tour vaut mieux que de te plonger dans l'inconnu.
En 737, on est évidemment protégé contre tout ça, mais l'équivalent est le nuage de cendres à cause d'une éruption volcanique. De jour, cela paraît facile, mais de nuit tu ne discernes pas le nuage. Donc la procédure consiste à réduire la puissance (réduire la quantité de cendre qui entre dans le moteur), descendre (garder la vitesse) et faire demi tour (quitter le nuage) !
Pour ce qui est de la température de l'air, oui la température diminue. Mais ici, il s'agit de l'effet d'être en contact avec une matière. Regarde le nez des avions qui volent en supersonique (très chaud). Il se produit la même chose en 737 (température TAT vs SAT) et à moindre échelle sur de plus petits avions. J'ignore si cela sera suffisant pour réchauffer les surfaces, mais disons que cela ne fera pas de tord. Ensuite, l'augmentation de vitesse est aussi là pour te donner plus de portance et te donner une marge de manœuvre.
Si tu sors de la couche et que la glace reste sur le pare-brise et t'empêche de voir, il va falloir trouver une solution. Je commencerai par déclarer une situation d'urgence et demander un guidage vers un aéroport où la météo est clémente. J'utiliserai le GPS pour rester à l'abri des zones montagneuses. Le vol devra s'effectuer aux instruments. Si tu n'es pas familier avec ça, tes chances sont faibles.
Pour la phase d'atterrissage, il faudra peut-être ouvrir la porte/fenêtre (selon l'avion) et tenter de regarder pour se poser visuellement. Si tu te poses sur un plus grand aéroport, tu peux aussi demander un guidage pour l'approche, le QFE (et non le QNH) pour te créer l'équivalent d'un altimètre radio et te poser à l'aveugle. Même si le toucher risque d'être dur, tu auras une piste 45m de large et de plusieurs kilomètres.
Le choix de te poser dans un champs est acceptable si tu penses que l'avion ne tiendra pas le coup (trop de glace etc). Tes chances de survie sont faibles si tu n'arrives pas à apercevoir l'extérieur. Si tu peux ouvrir la porte/fenêtre, les chances sont plus grandes évidemment.
Dans tous les cas, une enquête sera ouverte. Les enquêteurs vont tenter de comprendre comment tu t'es retrouvé dans cette situation. As-tu préparé ton vol correctement ? Vol VFR ou IFR ? Etc etc etc...
Le plus important est de t'en tirer de là vivant, puis de sauver la machine. Si tu n'as pas délibérément essayer de te tuer, tu ne perdras pas ta licence. Quelques vols avec un instructeur pour te remettre dans le bain et ça ira (tu en auras besoin, beaucoup sont traumatisés par ce genre d'expérience, paniquent et arrêtent le pilotage).
Tout ça pour te montrer à quel point il est important d'être "devant l'avion" et accepter de faire demi tour.
Malheureusement, les pilotes privés sont, comme le nom indique, des pilotes de loisirs, avec peu d'expérience et qui ne volent généralement pas beaucoup d'heures, et souvent par beau temps. C'est pour cela aussi qu'il y a beaucoup plus d'accident et d'incidents dans l'aviation générale.
Une petite histoire pour illustrer la chose: je faisais un vol avec un Fk9. À mes côtés, un jeune qui souhaite être pilote. Il a fait du simulateur et se débrouille très bien. Je lui ai préparer une jolie Nav au dessus d'un lac, avec un touché à l'aéroport du coin. Plus on approchait de la zone, au plus le plafond descendait. Donc je lui dis de descendre, pour ne pas rentrer dans les nuages. À un moment donné, on commençait à frôler l'altitude minimum, le plafond continuait à descendre. Le lac était juste devant nous, encore quelques minutes de vol et on y était. Malheureusement, j'ai du prendre la décision de rebrousser chemin pour rester légal. Ce sont des décisions difficiles parce que tu te sens obligé de continuer, tu avais promis cette balade, tu l'as préparé... La couverture nuageuse n'était pas prévue... Mais la seule bonne action est d'abandonner l'idée et faire demi tour. Sur le retour, on a improvisé une autre navigation (avec la carte sous les yeux) et finalement tout s'est bien terminé. Il était heureux de l'expérience, probablement un peu déçu mais globalement il avait vécu une bonne expérience.
Voilà, je sais très bien que tout cela ne reste qu'un jeu, et tu es libre de ne pas considérer les propos. J'espère néanmoins que cela te permettra de ne plus être surpris, ou du moins savoir comment réagir. L'avantage du simulateur, c'est que tu peux pratiquer la situation. Retrouve une zone givrante, tente ce qu'on t'a dit et vient nous faire un rapport de ton ressenti !
Amic
Tim