Vraie question : un GPS c'est précis pour une altitude ? (en bagnole pour un altitude sol, OK. Mais en avion ???)
Réponse: non.
En gros le GPS fonctionne par calcul du délai de réception d’un signal radio émis simultanément par les satellites de la constellation GPS visibles par le récepteur à un moment donné, signal codé et synchronisé par les horloges atomiques embarquées à bord de chacun des satellites.
Les satellites étant plus ou moins loin du récepteur, le signal radio est reçu avec des délais variables, et c’est l’intersection des sphères de rayon correspondants à ces délais qui va donner un triangle d’interception plus ou moins précis, et la position dans l’espace du récepteur qui se trouve dans ce “triangle”.
Au sol ( recalé au besoin par des satellites complémentaires) ça donne une précision d’une trentaine de mètres et ça peut descendre à 15/20m en moyenne.
Avec d’autres satellites en vue directe (>4) on peut augmenter légèrement la précision, suffisante pour amener un avion en vue de la piste, mais moins précis qu’un signal ILS basé sur des stations au sol. Pour un repérage sur le sol, ça suffit.
Le signal radio émis depuis les satellites en revanche subit de légères perturbations (il ralentit, en gros) liés à l’atmosphère en elle-même (densité variable, qualité de l’ionosphère, température de l’air, etc…), et qui rendent difficile une estimation précise de l’altitude. On est en général à +/- 80/100ft de précision, ce qui est trop juste pour des approches de précision.
C’est pour cela qu’on a en gros deux approches de type RNAV basées GPS (ou Glonass, Galileo, Baidu, etc… le principe est le même). Je ne parle que des approches avec guidage sur le plan horizontal ET vertical
1 - Les approches LNAV/VNAV sont des approches basées GPS en latéral (LNAV) mais le plan de descente vertical (VNAV) est basé sur l’altimètre (baro) bien plus précis.
2- Les approches LPV en revanche utilisent un système qui permet d’augmenter la précision en utilisant soit :
- des moyens au sol (station au sol émettant (en gros) en temps réel des informations de recalage local en altitude et en latéral) (GBAS)
- Des satellites spécialisés complémentaires qui envoient des informations de recalage et de correction d’erreur atmosphérique plus précis (SBAS)
Pour les approches de type LPV, il faut du matériel complémentaire au niveau récepteur que la plupart des avions de ligne n’ont pas (pas mal de jets d’affaire, oui en revanche) et les stations au sol pour le système GBAS (La precision d’un système GBAS est ce qui se fait de mieux, mais limité à quelques NM autour de la station-sol, donc€€€) sont rares.
En général les avions de ligne sont donc limités aux seules approches LNAV/VNAV basées baro (et avec la limitation d’utilisation par température très froide). Ca a peut être changé avec les avions récents type A350/B787
Bref on « peut” récupérer une info d’altitude avec un GPS, mais ce n’est pas assez précis pour voler en espace RVSM ni faire des approches de précision (on a des minimas LNAV/VNAV et LPV correspondant plus à des NPA), donc les altimètres et radio altimètres ont encore de beaux jours devant eux.