Il y a longtemps, je faisais du transport cargo au Québec sur Piper Navajo dont on avait enlevé les sièges cabine.
On bossait souvent pour Hema Québec, l’équivalent du Centre Français de transfusion sanguine.
Le Québec étant la seule province en Amérique du Nord à ne pas rémunérer les dons du sang, Hema Québec organisait des campagnes de prélèvement partout au Québec y compris dans des villes assez reculées et à une bonne dizaine d’heures en voiture. Avion obligatoire pour aller vers ces petits terrains isolés.
C’était un vrai Barnum, car il fallait déplacer tout le personnel médical, techniciens, infirmières et médecins en avion jusque là -bas et surtout rapatrier les poches de sang prélevé au plus vite (moins de 2/3 heures si je me souviens bien) sous peine de les voir perdues.
Il y avait entre trois et quatre avions mobilisés, du Metroliner et Beech 90 pour les passagers, jusqu’à nos Piper pour le cargo.
On arrivait donc avec notre PA 31 sur le Tarmac, un camion se collait au cul de la porte arrière et on chargeait jusqu’à la gueule la cabine de caisses en carton remplies de poches du précieux liquide rouge. Ce n’était pas lourd, mais chaque carton valait déjà plusieurs milliers de dollars à l’époque.
Une fois la cabine remplie et la porte fermée, je rampais littéralement entre le plafond et les boîtes pour accéder au cockpit et partir au plus vite vers Québec où nous attendait un autre camion.
J’ai souvent rigolé en imaginant un accident: la tête des secours sur place en trouvant deux corps seulement environnés de centaines de litres d’hémoglobine!