Hello,
Je vais essayer de faire de mon mieux pour te donner un maxium d'infos.
1- Phraséologie courte.
Oui, tout à fait. En France, les pilotes ont tendance à beaucoup trop parler et la conversation ressemble davantage à un entonoir dans lequel on tourne longtemps avant d'arriver au bout de l'idée. Tout exemple est absolument parfait.
2- Notez les indications du contrôleur
Tout à fait. Sur un simulateur maison composé d'un bureau, joystick, et peu de composants, un papier et un bic c'est parfait. Surtout au début.
Le CDU peut aussi très bien être un moyen d'écrire des infos comme la clearance ou le roulage.
À titre d'information:
- fréquences: réglée immédiatement tout en répondant à l'ATC.
- direct: idem
- transpondeur: idem
- nouvelle altitude/niveau: idem
- toute communication non standard: sur le CDU (histoire de prendre des notes)
Ceux qui volent dans un vrai cockpit peuvent suivre cela, pour les autres le papier est parfait. De toute façon, il faut du temps pour que le cerveau apprenne à mémoriser les fréquences à 6 chiffres et autres directives de l'ATC.
3- Parlez avec un flot rapide sans précipitation
Tout à fait. Pour résumer: réfléchir avant de parler.
Si vous êtes hésitant, essayer de collationner ce que vous pouvez. Soufflez un bon coup et tentez de comprendre. S'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, demandez confirmation à l'ATC (est-ce que j'ai bien entendu le point direct ? est-ce mon altitude est bonne ?) Un doute -> on demande.
4- N’éduquez pas le contrôleur, surtout quand vous avez tort et même quand vous avez raison
Cela peut arriver, mais c'est clairement pas courant. J'ai dû le faire à Marseille car ils étaient complètement incompétant et qu'ils nous ont causé beaucoup de retard et l'annulation de nos vols suivants.
Ton exemple n'est pas idéal car la phrase de l'ATC est correcte. Ce n'est pas la maternelle, mais un monde de professionnel. Lorsque le repoussage est terminé, l'étape suivante c'est le roulage. Donc tu rappelles, point. Si le contrôleur te le dit, bien. S'il ne te le dit pas, tu le feras de toute façon si tu veux faire ton vol. Ce n'est pas une faute.
Je serai moins transigeant sur un QNH non dit, par exemple. Le contrôleur est censé te donner le dernier QNH. Celui-ci est parfois donné avant le roulage. Il peut arriver que le contrôleur oublie, alors il suffit de demander le QNH pour confirmer avec l'ATIS.
- La tour du Air Europe 01, pourriez-vous confirmer le QNH ?
5- Attendez avant d’entrer en contact avec l’ATC
Oui c'est ça. La règle générale c'est d'écouter ce qu'il se passe avant de parler. Lorsque tu changes de fréquence, si une conversation est en cours, attendre la fin. Si c'est le silence, attendre quelques secondes pour voir si tu n'es pas arrivé au milieu d'un échange.
En gros, c'est de la simple politesse. Lorsque vous rejoingez un groupe de personen qui parle, vous attendez pour vous présenter.
6- Ne faites pas le travail du contrôleur
Je ne suis pas d'accord avec ton exemple. Si tu es arrivé à ton TOD et que tu as besoin de descendre, tu le demandes. Les contrôleurs n'ont pas forcément à l'oeil ce détail. Parfois, c'est justifié (comme tu le dis à cause d'une restriction ou d'un trafic). À ce stade là, il faut demander sans hésiter.
7- Faites confiance au contrôleur
Oui... et non. Tu as tout à fait raison sur de nombreux point. Le contrôleur a les yeux sur l'espace aérien et les autres avions. En revanche, un vecteur radar peut être très mal exécuté par l'ATC (ça m'est arrivé à Naples - j'en ai fait un post sur le forum). Si, en tant que pilote, tu remarques que tu es beaucoup trop haut pour faire l'approche, il faut réagir et demander une plus grande distance ou un tour d'attente.
Le pilote à bord c'est vous et non l'ATC. Donc, oui il faut faire confiance à l'ATC pour certains éléments, mais vous n'êtes pas des robots et il faut réagir si besoin.
8- Ne vous énervez pas
Bien sûr. Si vous avez beaucoup d'expérience, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde. Que ce soit dans le monde de la simulation ou le monde réel, il y a des nouveaux pilotes et des nouveaux contrôleurs qui sont encore en formation.
Dans le monde réel (et je crois que sur les réseaux aussi), la formation d'un contrôleur est parfois indiquée sur l'ATIS.
9- Ne laissez pas la situation virer à la catastrophe
Tout à fait, et on revient au point 7. Faire confiance à l'ATC, mais il faut continuer à piloter. Si vous avez besoin de descendre, il faut le dire. Si le contrôleur a des restrictions à respecter, alors cela devient une gestion d'énergie: ralentir, peut-être déjà sortir les volets, et se préparer à plonger avec les aérofreins.
Par contre, à 20nm du FAF, être 3000 pieds au dessus, tu es plutôt bas que haut. Il te faut environ 9 nm pour descendre. Supposons que tu dois aussi ralentir de 250kt à 210kt, cela te ferait 13nm total. Donc tu es trop bas et la remarque à l'ATC n'a pas lieu d'être
Ce qu'il faut peut-être préciser, c'est le contrôleur va t'autoriser à descendre en fonction de la MSA et des altitudes radar minimum de la zone où tu te trouves. Si tu as la carte sous la main, tu peux voir si l'altitude autorisée est normale ou non.
10- Mettez-vous dans la peau d’un ATC
L'empathie est importante dans tous les domaines. Connaître le rôle du dispatcher au sol, du bagagiste, des hôtesses, de l'ATC (etc...) c'est comprendre l'environnement dans lequel tu évolues. Les hôtesses apprennent à ne pas déranger les pilotes dans certaines conditions, parce que ces derniers peuvent être extremement occupés (gestion d'une panne, par exemple). Inversément, ne pas demander quelque chose de futile aux hôtesses alors qu'elles font peut-être le service.
En tant que pilote, vous n'êtes qu'un maillon de la chaine d'un vol. Même si vous avez des responsabilités et que vous êtes au coeur de l'action, il faut comprendre l'environnement dans lequel vous travailler.
-------------------------
Voilà, j'espère que cela te donne un meilleur aperçu du monde réel. Finalement très peu de bêtises
le fond est très bon, il y a juste un ou l'autre exemple à revoir.
C'est un très bon tuto destinés aux débutants en phraséologie et j'espère qu'il en aidera plus d'un.
Je me rappelle de ma première fois sur IVAO il y a plus de 10 ans. Je stressais à fond parce que j'avais peur de faire des erreurs. Des erreurs, cela arrive. Des incompréhensions, cela arrive. Ce qu'il faut retenir, c'est que le but de tout ça, c'est de transmettre des messages/instructions d'une manière compréhensible par tous (toutes les cultures confondues). Lorsque des personnes du monde entier travaillent ensemble, cela devient difficile de gérer les différences de chaque culture. La phraséologie est là pour nous aider.
C'est un outil et non une punition. Il faut apprendre à se servir de l'outil, et comme partout, cela passe par une phase d'apprentissage et d'erreurs.
On n'apprend pas à écrire sans faire des fautes d'orthographes.
Amic
Tim