Type Rating: passez sur le 747!

Tim

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Hello,

Comme certains d'entre vous le savent déjà, je quitte le 737 pour entamer une carrière sur le 747-8F.

Je vous invite à suivre mon apprentissage sur la machine, et, pourquoi pas, peut-être que vous passerez vous aussi le cap pour voler sur la reine du ciel, aka 'The Queen of the skies'.

Le Boeing 747, surnommé Jumbo Jet, a été conçu par Joe Sutter dans les années 1960 pour répondre aux besoins de vols commerciaux long-courriers. Son premier vol a eu lieu en 1969. Cet avion emblématique a révolutionné l'aviation en devenant le premier avion de ligne à gros porteur, facilitant ainsi les voyages internationaux de masse.

Le Boeing 747 a connu plusieurs versions au fil des années, chacune adaptée à des besoins spécifiques. Parmi elles, on peut citer le 747-100, le modèle original. Ensuite, le 747-200 a introduit des améliorations et une capacité de transport accrue. Le 747SP (Special Performance) était une version raccourcie à long rayon d'action, tandis que le 747-300 présentait un pont supérieur allongé. Le 747-400 a été une version améliorée avec une avionique avancée et une meilleure efficacité énergétique. Enfin, le 747-8, la dernière version, a été lancé avec une conception modernisée et des moteurs plus économes en carburant.


Le 747-400 a été une véritable révolution dans l'avionique du jumbo jet. La dernière version, le -8, est si similaire que les deux avions partagent la même qualification pour les pilotes. La qualif -8 n'hesite d'ailleurs pas, il s'agit d'une qualif -400 avec un cours sur les différences avec le -8.

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Pré-requis:
- Une bonne connaissance de l'aviation en général. Si vous avez volé de manière 'approfondie' sur une autre machine comme le 737, cela vous sera utile. Ce n'est pas un tutoriel pour débutant.
- un FCOM (Flight Crew Operations Manual) du B747-400 et/ou du B747-8. C'est ici que vous retrouverez dans la première partie (volume 1) les limitations, les procédures normales, les procédures supplémentaires (démarrage avec ASU, crossbleed, etc.), et, dans la seconde partie, une description des systèmes de l'avion.
- un FCTM (Flight Crew Training Manual) pour le B747. C'est ici que vous trouverez les recommendations Boeing pour opérer votre machine.
- un QRH (Quick Reference Handbook) pour le B747-400/8. C'est ici que vous trouverez toutes les procédures pour les pannes, et les manoeuvres d'urgence.
- un addon pour le 747. J'ai testé le 747 de PMDG et il me semble assez bien complet, plus que le 737. Même si j'ai eu quelques petits bugs au niveau du LNAV.

Ces documents sont généralement fournis avec des addons sérieux tels que PMDG, etc...

La théorie:

Avant de commencer à voler sur la machine, il faut tout d'abord apprendre à la connaître. Pour cela, nous avons accès à une série de cours en ligne qui couvre chaque système du 747. Il s'avère que ces vidéos existent sur Youtube et voici les liens.

Voici une chaine qui possède une playlist de 53 vidéos issus de Boeing (eh oui, ça parrait vieux!):


Et si vous êtes vraiment motivés, voici une seule vidéo qui regroupe tous les systèmes (7 heures 36 tout de même!!)


Cette partie est réalisée à la maison. Les systèmes de l'avion ne sont qu'une partie des cours. Chaque compagnie aérienne possède également ses propres sujets à revoir. Il peut s'agir de performances, des routes NAT, et bien d'autres.

La théorie est complétée par un examen du style "choix multiple" avec 100 questions choisies parmi une base de données de 350. Si vous avez bien écouté les vidéos, et que vous vous entrainez aux questions, vous pourrez vous aussi obtenir un score de 100%. Le minimum étant 75%.

Flat Panel Training

Une fois la théorie terminée, on enchaine aussitôt avec le Flat Panel Training. Il s'agit d'un simulator "moins cher" pour se familiariser avec les systèmes de l'avion, les affichages, et les procédures. Le simulateur possède des panneaux tactiles sur lesquels on affiche le cockpit 2D du 747. Les seuls éléments "physiques" sont: les CDU, les EFIS, le MCP, et le DSP. Hors de question de voler avec ça. Le simulateur est muni d'une fonction de décollage et d'atterrissage automatique. Le but ici est pratiquer les procédures, et de découvrir le fonctionnement de certains systèmes, comme les checklists électroniques.

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Nous avons donc 3 sessions de 4h sur ce simulateur. Puisque nous sommes par binôme, certaines tâches sont effectuées deux fois, mais avec des variantes pour que cela reste intéressant pour tout le monde.

FPT 1:
La première session est relativement tranquille. C'est là que l'élève va pratiquer pour la première fois ses procédures (en dehors du poster papier).
- Electrical Power Up
- Toutes les procédures normales
- CDU Pre-Flight
- utilisation de la checklist électronique "normale"
- utilisation du MCP, PFD, ND
- utilisation des modes LNAV/VNAV
- Approche ILS, IAN, Autoland
- Remise des gaz

L'instructeur va bien évidement vérifier les connaissances, faire des démonstrations, mais aussi évaluer le travail en équipage. Les erreurs et les incompréhensions sont encore acceptées ici, mais dès la session suivante, il faut que ce soit à peu près parfait.

Voici une chaine Youtube assez peu connue d'un pilote 747 qui évoque les procédures normales, le CDU, etc. Attention, en anglais seulement !

FPT 2:
On répète à peu près les éléments de la première session, mais on va déjà un cran plus loin. On réalise un décollage sans VNAV. On utilise la procédure compagnie pour un changement de piste à la dernière minute.

On a aussi quelques démonstrations comme:
- le VSD
- les protections de vitesses (les modes qui en ont, et les modes qui n'en ont pas), car oui, on peut faire décrocher un Boeing!
- le bouton THR qui est un peu particulier

On réalise une diversion, un holding, une approche IAN, et une remise des gaz.

Lorsqu'on change nos rôles, on recommence le tout avec d'autres démonstrations/exercices:
- gestion des pannes avec l'ECL (checklist électronique)
- synoptique des systèmes (FUEL, ELEC)
- pannes FUEL et ELEC
- Fuel jettison (vidange carburant dans les airs)

À ce niveau, l'instructeur peut nous guider, mais nous sommes déjà bien autonome. Les sessions ne sont pas une surprise, alors nous pouvons les préparer comme il se doit en lisant le QRH, le FCTM et le FCOM. On revoit les procédures sur notre poster papier dans la chambre d'hotel. Je note les questions pour le briefing afin d'éclaircir certains points.

Les systèmes sont relativement complexes, et beaucoup de choses se passent de manière automatique (reconfiguration du système carburant pour le décollage, isolation électrique à l'atterrissage, abaissement des ailerons à partir de Flaps 10, etc...). C'est une grosse machine avec beaucoup de redondances.

FPT 3 (Progress Check!):

Cette troisième session est déjà un test de progression. Encore une fois, on refait toutes les procédures normales, mais on intègre beaucoup de pannes. Elles ne sont pas cumulées, mais bien réinitialisée une fois l'exercice terminé.
- Problème de démarrage
- Problème des ADIRU
- Panne GPS gauche
- Panne diverses autour du moteur (huile, controleur)
- Panne des volets (plusieurs pannes différentes)
- Panne Hydraulique
- Panne APU
- Panne du train d'atterrissage (Tilt, Steering, etc)

Comme vous pouvez le voir, il s'agit d'une session particulièrement lourde durant laquelle se passent beaucoup de choses.

Au terme des 3 sessions, l'instructeur jugera si vous avez les aptitudes à passer sur le vrai simulateur. En général, il n'y a pas de soucis. La courbe de progression est très rapide, mais cela demande beaucoup de travail en amont.

FFS 1:

Après un weekend de repos, il est temps de passer sur un véritable simulateur sur verrin hydraulique. C'est le premier contact que nous avons avec la machine.
(comme il est interdit de prendre des photos dans le centre, voici une image trouvée sur le net, toutes les boites de conserve se ressemblent :-D )
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Comme je le disais, cette première session est la découverte de la machine. Dès qu'on rentre dans le simulateur, notre regard se penche aussitôt sur la manette des gaz et l'affichage des quatre moteurs de la bête. Le cockpit (j'entends par là la place où sont les deux pilotes) n'est pas plus grand que le 737 à cause de la forme du fuselage. L'overhead est beaucoup plus bas (l'angle est plus plat) et plus long puisque le 747 possède un panneau de disjoncteur sur l'overhead, contrairement au 737.

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Les sièges sont électriques, mais, hormi ce détail, ressemblent à ceux que l'on trouve dans le 737.

Cette premier session est focalisée sur le pilotage en manuel. Il est important de prendre l'avion en main. Pour cela, on réalise les procédures complètes, le roulage, et un décollage tout ce qu'il y a de plus normal, sauf que l'on engage pas le pilote automatique. Après le décollage, on se met en palier à 8000 pieds (FL080) et on commence par faire des virages à 45° de roulis. L'excercice n'est pas si aisé car il demande un très bon scan des instruments, et beaucoup de force dans les bras car le yoke devient très lourd. S'ensuit une approche ILS manuelle avec Flight Director (FD), puis un nouveau décollage sans FD, vecteurs, approche ILS sans FD.

L'instructeur prend ensuite la place de gauche et nous voilà parti pour 3 tours de pistes à 1500 pieds AGL.

Le 747 est un avion très lourd avec beaucoup d'inertie comparé au 737. Cela a des avantages et des inconvénients. L'aventage majeur se situe à l'arrondi. Le 747 ne perd pas aussi vite sa vitesse que le 737, ce qui le rend plus facile à poser (je parle uniquement de l'arrondi et de la douceur au toucher). En revanche, l'inertie se manifeste aussi dans les contrôles de vol. L'avion est un peu lent à réagir, il faut anticiper.

Le 747 est plus difficile à poser que le 737 dans la mesure où la marge de manoeuvre est réduite, et l'envergure est tel que l'avion doit impérativement être posé avec les ailes à plat, au risque de toucher avec les moteurs 1 et 4. C'est surtout important par vent de travers.



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Demain, j'ai ma seconde session et je vous tiendrai au courant. Je ne rentre pas particulièrement dans les détails, car le but ici n'est pas d'en écrire un livre, mais si vous avez des questions, n'hésitez pas !
 
Contenu toujours très pertinent et intéressant.
Étant donné que le 747-400 et le 8F sont quasi similaire, j'avais commencé il y a quelques années la description du cockpit. J'avais commencé par le 737 pour m'aider dans la construction de mon homecockpit et ensuite j'ai enchaîné sur le 747. Faute de temps, j'avais abandonné la rédaction. Il reste encore du boulot, et j'aimerais bien m'y remettre.

J'ai un peu de documentation sur l'avion, et avec un peu de ton aide, on pourrait le finaliser. Même si c'est juste tu corriges ou compléter par ci par la suivant c'est déjà très bien. Pas besoin d'écrire un livre :LOL:

 
Hello,

Félicitation et bravo pour cette promo Tim.
Bonne continuation sur le roi des airs.

Pat
 
Contenu toujours très pertinent et intéressant.
Étant donné que le 747-400 et le 8F sont quasi similaire, j'avais commencé il y a quelques années la description du cockpit. J'avais commencé par le 737 pour m'aider dans la construction de mon homecockpit et ensuite j'ai enchaîné sur le 747. Faute de temps, j'avais abandonné la rédaction. Il reste encore du boulot, et j'aimerais bien m'y remettre.

J'ai un peu de documentation sur l'avion, et avec un peu de ton aide, on pourrait le finaliser. Même si c'est juste tu corriges ou compléter par ci par la suivant c'est déjà très bien. Pas besoin d'écrire un livre :LOL:


Oui, pas de soucis. J'ai un peu regardé, c'est pas trop mal dans l'ensemble. Il est toujours possible d'aller plus loin, le plus simple c'est que les personnes intéressées posent les questions.

FFS 2

Aujourd'hui, cela a été une session relativement relaxe, bien que pour un non initié cela peut parraître beaucoup.
Nous avons commencé la session avec les moteurs allumés. Il n'est plus question de perdre du temps avec le procédures. Elles sont acquises et nous sommes responsable de les mémoriser pour les vols réels.

Nous avons décollé pour un vol très court, mais fortement chargé en kérozène. De mémoire nous devions en avoir pour 150 tonnes. Le décollage se fait en raw data, sans LNAV ni VNAV. Il s'agit d'un excercice pour une session future qui concernera la double panne des FMC.

Une fois en palier au FL090, nous avons un double conflit TCAS. Ensuite, nous avons réalisé la procédure de largage de carburant pour passer à 40 tonnes. Temps estimés: 58 minutes, à hauteur de 2 tonnes la minute. Il est bien entendu hors de question d'attendre, l'instructeur modifie le niveau, et voilà les 58 minutes qui se sont écoulées en quelques clics. Nous terminons la checklist et suivons un cap radar. Il est à présent temps de faire un décrochage avec les volets rentrés, suivi de la manoeuvre de récupération. S'ensuit un second avec 5° de volets. On réalise également un virage à 45 degrés par la gauche et puis par la droite. Nous avons enfin un vecteur pour l'approche ILS. Premier posé de la session.

Ensuite, nous enchainons les circuits avec des atterrissages avec 30° de volets, puis 25° de volets.

Comme nous avonçons bien, nous avons également réalisé une manoeuvre de récupération en cas de cisaillement de vent, ainsi qu'un évitement de relief. Le dernier atterrissage est libre, l'instructeur nous donne un vecteur radar pour une vent arrière et nous autorise à nous positionner pour une approche à vue. Manoeuvre courte, sur le profile. Atterrissage impeccable. J'ai du atterrir entre 5 et 7 fois sur la session.

À la pause, nous changeons et mon collègue prend la place du PF (côté FO puisque nous sommes tous les deux formés pour une position de FO), et moi je prends la place du PM (CAPT). On recommence le tout.

Nous avons tous les deux bien gérés, et avons pris de l'avance sur la session de demain en réalisant certains exercices supplémentaires.

La session de demain s'annonce similaire à celle d'ajourd'hui (décrochage en haute altitude cette fois), et il s'agit d'un test de progression. À partir de la session 4, nous commençons les pannes avec notamment un feu moteur.

Le 747-8 est un avion relativement simple à gérer. Les systèmes sont clairs, l'ECL est très appréciée. Il se pose bien mieux que le 737, c'est donc un régal à voler. Par contre, je n'arrive toujours pas à maîtriser 'à la perfection' cette inertie. Sur le 737, l'avion réagissait immédiatement aux commandes. Le 747 est beaucoup plus lent, et un pilote un peu trop rapide, comme moi, a tendance à surcorriger à cause du manque de réaction de la machine. Sauf que, la réaction est bien là ! Après 2 secondes :-D

Venant du 737, il y a des différences au niveau de l'EFIS et du CDU. Le système est plus vieux, et moins souple. Tous les raccourcis qui fonctionnaient sur le 737 n'existent pas sur le 747. La sélection des minimas et du QNH se fait via un bouton rotatif, contre un selecteur à ressort sur le 737. C'est moins précis, plus lent. Bref, le 747 est un avion de vieux :-D


Bons vols!

Tim
 
Comment s’est passé la transition pour la rotation étant donné la plus grande hauteur de l’avion par rapport au 737 ?
 
le 747 est la pantoufle agréable et idéale au même titre que lorsque tu mets de bonne charentaises . Très gros confort .. !
 
Comment s’est passé la transition pour la rotation étant donné la plus grande hauteur de l’avion par rapport au 737 ?
Au décollage, cela ne change absolument rien. La sensation de vitesse est diminuée, et lorsqu'il est chargé il bouffe plus de piste que le 737. Mais sinon, la technique de rotation reste identique. Environ 2° par sec.

Pour l'arrondi, tu dois le faire au radio altimètre. À 30 pieds, tu relèves le nez d'environ 2 degrés, tu commences progressivement à réduire les gaz. Boeing dit de réduire à 20ft, en y allant doucement, à 30 ft c'est tout aussi bon, voir mieux. Avec F25, il a tendance à flotter un peu plus, on peut même réduire un peu plus tôt, genre 40ft. Attention qu'il s'agit d'une diminution lente pour atteindre le ralenti au toucher.
Sur la fin, le PAPI n'est pas du tout fiable puisque nos yeux sont bien plus hauts que sur un avion à un seul étage. Jusqu'à 200ft, pas trop de soucis. Le mieux est de suivre le glide.

Il faut très peu de correction de poussée. L'inertie fait le reste, contrairement au 737 où il fallait régulièrement ajuster pour les turbulences etc.

Amic

Tim
 
Hello,

FFS 3

La session d'ajourd'hui a donc commencé sur la piste avec un décollage lourd. Accélération en Flight Level Change et non pas en VNAV. Cela ne change pas gros change, sinon qu'il faut faire la réduction moteur manuellement via le bouton THR du MCP.

Malgré que cela reste Boeing, les modes et le FMA diffèrent fortment du 737 avec beaucoup de particularité. Il faut dire que 10 ans séparent le 747-400 et le 737NG. On obtient alors un avion qui est à la fois mieux sur certains points car l'avionique a été entièrement refaite, mais moins bien sur d'autres car il lui manque 10 ans de technologie. Le 737NG a majoritairement hérité de la technologie de ses prédécesseurs avec de plus grands écrans. L'avionique n'a pas été repensée avec un EICAS ou des pages systèmes.

On monte donc en altitude, dans le coffin corner. On réalise des virages à 30 degrés, voir même 40° pour sentir le mach buffer. On a des évitements TCAS (haute altitude), ainsi qu'un décrochage (haute altitude également). Au niveau FL350, il lui faut entre 3 et 4000 pieds pour récupérer sa vitesse. À cette altitude là, la poussée supplémentaire disponible est très faible. Il est également très facile d'entrer dans un décrochage secondaire si on lève le nez trop tôt.

Ensuite nous avons réalisé une descente rapide, suivie d'une décélration en palier de 330kt à 250kt qui prend 1 minute 30, ou 1 minute avec aérofreins. C'est très long, et montre bien l'inertie de la bête ! Il faut à peu près le même temps pour ralentir de 250 kt à F10 (env 180kt).

L'exercice suivant est un vecteur pour une approche ILS en manuel, avec une visibilité CAT I. L'approche se déroule très bien, mais aux minimas la piste n'est pas en vue. On procède alors à une remise des gaz. Ce n'était pas prévu, mais ça nous fait un bon exercice. Après quelques réglages, on nous repositionne à 6 nm, et on recommence. Cette fois les lumières de la piste sont en vues, mais la visibilité est marginale. Dès que l'on pose son regard dehors, le manque de repère nous fait vite dévier de la trajectoire. Bonne démonstration de la difficulté d'une telle approche et de l'avantage d'utiliser l'autoland par faible visibilité.

Ensuite, nous sommes repositionné pour un décollage pour des tours de pistes avec un vent de travers. Il est important de correctement corriger sa trajectoire en vent arrière pour ne pas dépasser l'axe de piste. De part son envergure, le 747 est un avion qui doit être posé à plat. L'approche en crabe et le moment où remet le nez dans l'axe est assez compliqué. Aujourd'hui j'ai enfin trouvé mes repères car l'inertie n'est pas en notre faveur. Il est facile de surcorriger et de déstabiliser son approche. La même chose se produit lors du posé de la roulette avant puisque celle-ci aide au virage et, si on ne relâche pas la pression du palonnier, dévie l'avion de sa trajectoire dès le contact avec la piste.



Le test de progression est terminé, pas de remarque particulière: nous sommes prêts pour les pannes.

Demain, nous avons au programme un feu et une panne moteur.

Amic

Tim
 
Dernière édition:
On monte donc en altitude, dans le coffin corner. On réalise des virages à 30 degrés, voir même 40° pour sentir le mach buffer. On a des évitements TCAS (haute altitude), ainsi qu'un décrochage (haute altitude également). Au niveau FL350, il lui faut entre 3 et 4000 pieds pour récupérer sa vitesse. À cette altitude là, la poussée supplémentaire disponible est très faible. Il est également très facile d'entrer dans un décrochage secondaire si on lève le nez trop tôt.

Tu m'étonnes avec la surface alaire du joujou .. ! tu n'as pas trop de mal (y)
 
Hello

FFS 4

Première session avec des pannes moteurs. Venant du 737, c'est probablement ce qui change le plus dans la gestion du vol. Lorsqu'on perd un moteur sur un 747, il n'y a pas de quoi s'alarmer. L'avion vole très bien, et les procédures "normales" sont appliquées. Alors oui, on peut avoir des mémroy items (ENG FIRE, ENG SEVERE DAMAGE), ou simplement une checklist non-normale (QRH) dans le cas d'une simple panne.

En vol, tant que le FUEL CONTROL switch est sur RUN, l'EEC va tenter de réallumer le moteur. La réaction est très rapide et utilise l'inertie du moteur pour le redémarrer.

Que ce soit de mémoire ou via la checklist, on se retrouve globalement avec les 3 actions suivantes à réaliser: thrust lever idle, Fuel Control Switch sur CUTOFF, TCAS sur TA only.

Contrairement au 737, l'autothrottle est disponible. L'avion peut même faire un autoland (LAND 2). Il n'y a aucun changement pour l'atterrissage, les volets 25 et 30 sont disponibles. Cela est étrangement facile.

La correction au pied est assez simple, le tout est d'y aller avec douceur. L'avion monte, plus lentement, puis on accélère pour rentrer les volets. L'atterrissage est un tantinet plus compliqué car il faut corriger l'asymétrie, et c'est lourd au pied. Sinon, rien à signaler !

Après quelques exercices de ce genre, on avait du temps supplémentaire et j'ai demandé une double panne moteur. La situation se gâte quelque peu, surtout si l'avion est très lourd. Néanmoins, avec un avion relativement léger, le 747 vole très bien sur 2 moteurs, même si la panne survient du même côté de l'aile. La procédure d'atterrissage est pour le coup différente. Il y a une checklist à parcourir avec quelques restrictions. Les volets seront à 25, et la configuration est décalée par rapport à la procédure normale. Dès qu'on sort le train d'atterrissage, Boeing ne garanti plus les performances en cas de remise des gaz. Un guide existe dans le cas une remise des gaz est absolument nécessaire, mais on comprend vite qu'il s'agit plutôt d'un "sauvetage". On maintient l'altitude pour gagner un maximum de vitesse, réduire la trainée (train + volets) pour monter ensuite.

Le vol et l'aterrissage sur deux moteurs ne posent pas de problèmes particulier.


FFS 5

Aujourd'hui, on a approfondi la panne moteur. À priori, à ce stade, nous n'étions pas censé avoir vu la double panne moteur :-D

On continue à nous entrainer pour les décollages et atterrissages par vent de travers, des pannes moteurs au décollage, mais aussi une panne moteur en croisière et la gestion de la descente. C'est relativement facile car, contrairement au 737, la page ENG OUT du FMS est connectée au pilote automatique et VNAV peut gérer la descente en VNAV SPD. L'avion est très puissant. Si on vole à une altitude optimum, on peut considérer l'altitude max sur 3 moteurs comme étant 2000 pieds plus bas. C'est tout. Et comme le savez à présent grâce au FFS 4, la gestion d'une seul moteur en panne est très simple. À ce stade, si on a le carburant pour terminer la croisière 2000 pieds plus bas, on peut continuer jusqu'à notre destination. Surprenant, n'est-ce pas ?

Nous avons également réaliser une panne de la porte de soute avant. Contrairement aux portes des passagers, la porte de soute peut exploser en plein vol à cause de la différence de pression, si celle-ci n'est pas correctement fermée. La checklist prioritise donc la dépressurisation de la cabine pour réduire la différence de pression. Un peu de lecture QRH, mais dans l'ensemble rien de spécial.

Nous avons également eu une panne d'un controleur radar météo. Sur le 737, cela aurait engendré la perte du radar. Le 747, lui, en est équipé de deux. Il suffit de passer sur l'autre et le problème est résolu.

Nous avons réalisé un atterrissage interrompu -> remise des gaz après atterrissage. Ceci n'est possible que si les inverseurs ne sont pas encore déployés. La manoeuvre est très étrange. Ce qui est important c'est de voler. On avance les manettes de gaz, TOGA. Les aérofreins rentrent automatiquement. L'alarme de décollage se déclenche car les volets sont en position 25 ou 30, au lieu de 20 ou 10. On commence la rotation à Vref, puis dès que l'avion est en l'air, on demande les volets à 20 et l'alarme se coupe. À partie de là, on reprend un profil normal de remise des gaz: le vario positif, on rentre le train.

Je n'ai pas été content de mon dernier atterrissage. Je me suis imaginé dans un 737 et j'ai voulu corriger le plan de descente à la dernière minute avant l'arrondi. Grosse erreur, l'avion a hurlé "Sink rate sink rate". J'ai un peu rattrapé l'atterrissage, mais ce n'était pas terrible. La perseption de la hauteur reste differente, et surtout l'avion ne se comporte pas comme un petit 737. Il vaut mieux le laisser planner un peu que de tenter une correction de dernière minute. Ou, si la piste est trop courte, une remise des gaz. Le 737 pardonnait beaucoup plus.

Le 747 est plus facile à poser lorsqu'on le laisse faire :-D

Amic

Tim
 
Ce qui conduit à la question suivante:
Ou est placée la sonde du radio altimètre sur les avions ?

Allez, cherche. cherche !

pluto2.JPG
 
une radiométrie "" radio altimètres "" entre les deux ailes sous le fuselage . Mon idée c'est là ou touche d'abord le train principal .. !
 
Je vous laisse chercher 😁
Après, la position importe peu car une sonde peut etre corrigée, mais il est clair qu'il y a des positions plus "faciles" que d'autres.
 
J'ai fait deux dessins.
Sur le premier avec la sonde au niveau du train comme l'a dit Patou et sur le deuxieme sous l'avion mais à l’arrière.
Compte tenu des limitations a certains tangages puisque les ondes sont émises vers le bas par rapport au fuselage, le faisceau avec une sonde située à l’arrière du fuselage prend mieux en charge la RA quand l'avion est incliné.

altimeter RA1.jpeg


sonde RA arriere.jpeg
 
Sur Boeing, elles se trouvent à l'avant entre le cockpit et l'aile.
Sur Airbus, plutôt au niveau de la queue.

il me semble qu'il y a 4 sondes (2 émettrices, 2 réceptrices).
 
Hello,

FFS 6

Aujourd'hui la session a été focalisée sur les pannes moteurs. Le scénario se déroule à KJFK, histoire de se familiariser avec l'endroit.

Au premier décollage, la panne moteur survient vers 200 pieds, probablement le point le plus difficile. En effet, à ce moment là l'avion monte avec une assiette de 15° et lorsque la panne survient, il est impératif de descendre le nez à 10° pour ne pas perdre de vitesse. Cela surprend à chaque fois la vitesse à laquelle l'avion perd son énergie. Je corrige avec un peu de retard, je le laisse reprendre de la vitesse et puis on suit la procédure. À 400 pieds, on identifie la panne comme étant une simple panne, sans action mémoire. On continue vers 3000 pieds en rentrant les volets.

On commence le QRH. On tente de redémarrer le moteur, avec succès. Dans le scénario, il n'est bien entendu pas question de continuer vers notre destination (on ne loue pas ce genre de simu pour faire 7 heures de croisières !). La compagnie nous demande de retourner vers New York. L'avion est léger, nous n'avons pas besoin de larger du carburant. On prépare une approche ILS 04L. À environ 4nm de la piste, nous subissons une nouvelle panne moteur. Rapelons nous, voler sur 3 moteurs n'a rien d'extraordinaire sur le 747. L'approche est stable, on décide de continuer.

Pas de chance (bon ça fait partie du scénario), l'ATC nous demande de faire une remise des gaz pour cause trafic. Remise des gaz sur 3 moteurs. Nous avons alors le temps de faire le QRH pour la panne. Nous décidons de ne pas rallumer le moteur pour les raisons suivantes:
- l'autostart n'a pas fonctionné jusqu'à maintenant
- notre destination est KJFK
- l'avion vole normalement sur 3 moteurs, sans restriction.

Tout d'un coup, un second moteur commence à pomper. Bam, bam, bam...
Nous réaliser les actions appropriées pour réduire la poussée, mais sans succès. Il faut couper ce moteur.

À partir de ce moment là, la situation devient grave. Nous déclarons un Mayday. Lorsque le moteur est sécurisé, nous entammons la procédure pour préparer un atterrissage sur deux moteurs. Dans ce genre de scénario, la double panne se situe du même côté car cela engendre une forte assymétrie à corriger. Comme on l'a vu précédemment, l'avion vole correctement sur deux moteurs avec une masse de 280 tonnes.

Le plus important dans cette situation est le fait qu'une fois le train sorti, Boeing ne garantit pas les performances dans le cadre d'une remise des gaz. Cela ne fait pas partie de l'entrainement car il est difficile de prévoir les performances réelles de la machine. Si la remise des gaz survient assez tôt, il faut continuer à descendre sur l'ILS pour gagner un maximum de vitesse. On veut rentrer le train et augmenter la vitesse jusqu'à Vref 30 + 60kt, avec flaps 1, avant de tenter de monter.

Comme il s'agit d'une situation extrême, nous devons nous assurer d'avoir une piste qui nous est reservée et avoir l'autorisation de se poser avant de sortir le train d'atterrissage.

Nous réalisons l'approche ILS 04L et je pose l'avion sans le moindre problème. Il suffit de lentement relâcher le palonnier à mesure qu'on réduit les gaz pendant l'arrondi. Le plus simple est de poser son regard au bout de la piste.

On repositionne l'avion en finale, on récupère tous les moteurs. L'exercice suivant un cisaillement de vent en finale, assez violent je dois dire. La manoeuvre est exécutée comme il se doit. La seule remarque que je reçois c'est que je joue trop avec les ailerons. Cela vient de mon expérience 737. Sur le 747, ce mouvement ne sert à rien car il est trop rapide. L'ordinateur va simplement l'ignorer. On recommence l'exercice, et je réduis la déflection des ailerons, l'avion se comporte très bien ainsi.

On repositionne l'avion sur la piste pour un nouveau décollage. Cette fois-ci, peu après le décollage, nous perdons le FMC RIGHT. Le côté gauche fonctionne, je passe dessus et récupère mon affichage. Un rapide petit "fix" le temps d'atteindre une altitude confortable pour lire le QRH. Pas e temps de commencer la lecture que l'on perd le FMC LEFT. Comme il n'y en a que deux, nous perdons notre navigation RNAV. Je passe en HDG SEL, ALT HOLD. L'automanette ne fonctionne plus, il faut régler la vitesse à la main.

Sur le 747, lorsqu'on perd nos deux FMC, nous pouvons récupérer la route insérer car celle-ci est sauvegardée dans le CDU. LNAV et VNAV ne sont pas disponibles. Nous perdons notre GW, la Vref. l'ATC nous demande d'aller vers un point RNAV. Je réponds que nous sommes dans l'impossibilité de naviguer en RNAV. L'ATC nous donne alors un cap radar. Nous ne pouvons pas continuer ainsi dans l'espace océanique, alors nous décidons de retourner à KJFK. L'ATC nous demande de préparer la fameuse VOR 31L, une approche avec un angle de 30° avec la piste.

Nous déterminons notre GW sur base du ZFW de la loadsheet + le carburant, et notre Vref avec l'OPT (ou le QRH). Sur base de cela, nous pouvons déterminer les différentes vitesses pour la sortie des volets. L'approche VOR 31L sera effectuée avec le bon vieux HSI en HDG SEL. Le 747 ne possède pas de mode VOR sur le MCP. La descente est effectuée par palier en VS.

Les minimas sont de 560 pieds, le plafond à 800. Nous voyons la piste assez tard et elle est vachement de travers ! Mine de rien, 30° c'est beaucoup !

Je déconnecte le pilote automatique et j'entame mon virage pour m'aligner à la perfection sur la piste. Posé un tout petit peu long (toujours dans la TDZ) mais en douceur. Soulagement, la session est terminée. Je suis très content de ma performance.

Petite pause, puis nous changeons nos places. Je deviens PM sur la place du CAPT. La session est presque identique pour mon collègue, à l'exception qu'il garde ses deux FMC. À la place, nous avons une démonstration d'une panne électrique DC (beaucoup d'éléments tombent en panne, mais il n'y a pas de checklist pour cela car nous n'avons aucune emprise sur ce système), puis d'une panne électrique AC. J'ouvre le QRH et nous arrivons à restaurer l'alimentation sur l'AC BUS 3. Ce qui est génial avec le 747, c'est qu'il est possible d'afficher la page synoptique sur le ND, et la checklist sur le lower EICAS. Le PM peut alors vraiment analyser la situation.

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Le scenario nous demandait alors de rentrer sur JFK. Cette fois, nous étions trop lourd et nous devions larguer un peu de carburant. L'ATC nous donne l'autorisation pour le largage au dessus de l'Atlantique. Nous suivons le QRH, le largage ne dure que 9 minutes.
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Approche VOR 31L pour mon collègue, volée en IAN jusqu'aux minimas.

Demain, nous avons des pannes hydrauliques, ainsi que des problèmes de volets.

Amic

Tim
 
Dernière édition:
la prochaine ils te coupent les deux ailes :LOL:

Merci du reportage , j'ai lu ça d'une traite ... Tu narres bien .. !
Pouce en l'air.jpg
 
Hello,

FFS 6

Aujourd'hui la session a été focalisée sur les pannes moteurs. Le scénario se déroule à KJFK, histoire de se familiariser avec l'endroit.

Demain, nous avons des pannes hydrauliques, ainsi que des problèmes de volets.

Aujourd'hui des pannes hydro ... avec problèmes de volets ou des problèmes 'pour voler' 😊😊
 
Dernière édition:
Hello,

FFS 7

Comme prévu, nous avons travaillé sur les pannes hydraulique.
Aujourd'hui, c'est mon collègue qui commence. Il vole, moi je lis.

Le gros avantage du 747, comparé au 737, c'est la facilité de la gestion du vol et des pannes. L'EICAS fonctionne très bien. Le 747 possède de nombreuses redondances, ce qui fait qu'une panne, même "relativement" sévère, ne pose pas de problème.

Le 747 possède 4 systèmes hydraulique numéroté de 1 à 4 en fonctionne du moteur qui alimente la pompe mécanique. Sans rentrer dans les détails, le circuit 1 et 4 possèdent chacun une pompe mécanique, une pompe pneumatique, et une pompe électrique (uniquement au sol). Le système 2 et 3 possèdent chacun une pompe mécanique, une pompe électrique. Le système 3 possède également une RAT.

Cela fait donc 11 pompes hydraulique au total dont 9 disponibles en vol. Pour que cela ait un impact quelconque, il faut aller chercher une panne à la source même du circuit, à savoir une perte du liquide hydraulique.

Panne Hydraulique 4

Nous commençons donc par une panne du système 4. Celui-ci gère les freins normaux (les freins alternatifs fonctionnent avec le système 1 et 2), une partie des contrôles (spoilers, gouverne de profondeur extérieur droite), certains groupes de volets (extérieur), ainsi qu'une partie du train d'atterrissage (Wing gear). La checklist électronique est très bien écrite, il suffit de lire pour avoir l'étendue de la panne. Le schéma système affiche également un récapitulatif des systèmes impactés.

En gros, nous avons une extension lente des volets extérieurs (en mode secondaire), une extension du train d'atterrissage par gravité. Il faut prévoir du temps pour l'extension des volets, et s'assurer que les conditions sont réunies pour se poser, car une fois le train sorti, il ne peut plus être rentré. L'avion devient aussi un petit peu moins maniable.

Panne Hydraulique 2+3

Nous perdons les pilotes automatique gauche et droit, le yaw damper, et le stabilisateur de trim. Le pilote automatique central reste momentanément disponible. Tout dépend de la déflection de la gouverne de profondeur. Nous perdons un nombre important de spoilers. Bref, le contrôle est réduit, mais cela reste gérable. À l'atterrissage, il faudra sortir lentement et manuellement les aérofreins car les surfaces en panne ne s'ouvrent pas ce qui change la portance de l'aile et engendre un moment vers le haut que le pilote qui vole doit contrer.

À partir de là, c'est moi qui prend les commandes et mon collègue qui lit.

Panne Hydraulique 1

Nous perdons le pilote automatique central, les deux autres restent disponibles. Le circuit 1 est responsable pour la sortie du train d'atterrissage (principal intérieur + roulette du nez). La roulette du nez ne peut plus être utilisée pour diriger l'avion une fois au sol. Il faut avertir la tour que nous ne pourrons pas quitter la piste par nos propres moyens. Nous perdons les volets intérieurs qui devront être sorti en mode secondaire ce qui prend beaucoup de temps. Nous perdons également la gouverne de profondeur extérieur gauche. Le circuit de frein secondaire ne fonctionne plus, mais le principal et le tertiaire fonctionnent normalement. Il faudra donc prévoir du temps pour sortir les volets en mode secondaire, ainsi qu'une extension du train par gravité.

Panne Hydraulique 1+4

Il s'agit de la panne hydraulique "double" la plus critique. Comme nous venons de voir, de nombreux systèmes sont impactés.
- les freins normaux
- les freins secondaires
- le pilote automatique central
- le train d'atterrissage (body gear + wing gear)
- la direction de la roulette du nez
- un nombre de spoilers (5, 6, 7, 8)
- les volets en mode normal, une extension en mode secondaire est nécessaire
- les gouvernes de profondeur extérieurs (gauche et droite)
- inverseur 1 et 4

On atterrit alors sans autobrake, sans aérofrein auto (extension manuelle lente), inverseurs 2 et 3, sans pouvoir diriger l'avion après le toucher (utilisation des freins différentiels), après une extension manuelle du train et une sortie des volets en mode secondaire (moteur électrique). Avec un avion qui répond un peu moins vite.

Le touché a été long, la sortie des aérofreins lente, je n'ai pas immédiatement commencé à freiner (beaucoup de choses se déroulaient en même temps), avec seulement deux inverseurs. Le tout cumulé, même une piste de 4000 m a une fin. Je me suis arrêté à env 500m de la fin. Dans cette configuration, le mieux est de voler l'avion jusqu'à toucher le sol, avec peu d'arrondi.

FLAPS DRIVE

Flaps Drive survient quand une pair de volet se bloque à cause, par exemple, d'une asymétrie. Ce groupe de volet devient alors inutilisable, bloqué à la valeur où est survenue la panne. Nous allons alors utiliser une Vref plus importante pour combler le manque de surface alaire. Le second groupe est opéré de façon normale. Comme stipulé plus haut, il faut poser l'avion. La Vref sera de l'ordre de 160 kt (volets 25, votesse Vref30 + 25) pour env 280 tonnes, ce qui est très rapide. L'assiette de l'avion sera également différente.
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Circuit par vent de travers

Nous avons ensuite réalisé 3 circuits par vent de travers (15 et 20kt). Rien de spécial à part que l'avion doit absolument être posé les ailes à plat.

RTO

Nous avons pris un peu d'avance sur la session de demain, et j'ai réalisé deux décollages avortés. Il s'agit d'une manoeuvre pour le commandant, mais il existe deux situations dans lesquelles c'est le copilote qui réalisera la manoeuvre. Saurez-vous les citer ?

Amic

Tim
 
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Petit exemple de configuration écran pour gérer une panne en tant que PM (système sur le ND, checklist sur le lower EICAS). Ici la photo ne représente rien de particulier (prise pendant la pause).
 
Bonjour Tim,
Merci pour les explications, c’est très intéressant.
L’écran central ( entre les 2 cdu) est tactile ?
 
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