Hello
FFS 8
Aujourd'hui les exercices sont focalisés sur les feux à bord.
Je décolle de Chicago. Nous sommes en montée et passons les 10.000 pieds. Tout d'un coup je commence à voir un peu trouble et il y a une soudaine odeur de fumée. Je m'écrie "fumée à bord !". J'étais surpris car bien que j'étudie les différents sujets du jour, je ne retiens pas forcément la séquence des événements. Je m'attendais à un wheel weel fire et non une fumée dans le cockpit. La surprise est réussie, ce qui engendre un "startle effect". Cet élément de surprise est difficile à simuler, surtout dans un simulateur car on s'attend à des pannes. Pourvoir le sentir de temps à autre est très intéressant.
Nous enfillons le masque à oxygène sur notre tête. Je déclare un mayday et je stoppe la montée. Mon collègue commence à lire la checklist. Dans le cas d'un incendie ou une présence de fumée à bord, il est primordial de mettre son masque à oxygène, d'établir la communication entre les membres de l'équipage, et de penser à se dérouter. La checklist spécifie bien qu'il ne faut pas retarder l'atterrissage pour tenter de terminer les étapes de celle-ci.
Je reçois un cap et une descente de la part du contrôleur et tout d'un coup on perd tous les écrans, le visuel, et les verrins hydrauliques se mettent en sécurité. Le simulateur s'est arrêté, comme quoi cela n'arrive pas que dans nos petits simus maisons. Malgré que l'instructeur ait effectué les actions nécessaires, les détecteurs de fumée se sont déclenchés et ont coupé le simulateur, pour une évacuation.
Il faut près de 20 minutes pour relancer la bête. On reprend la session avec pas mal de retard sur le planning. On reçoit un feu dans le compartiment du train d'atterrissage. Nous réalisons la checklist d'urgence. On sort donc le train d'atterrissage pour que le vent relatif éteigne le feu. L'alarme d'incendie se coupe rapidement, mais ceci est trompeur. En effet, les détecteurs se trouvent dans le compartiment du train d'atterrissage, et non pas sur la roue. Il est donc normal de ne plus détecter d'incendie lorsque le train n'y est plus. Un bon indicateur reste la température des freins et la pression des pneus. Une temperature qui diminue est un signe que le feu s'éteint. L'atterrissage se passe sans encombre.
Nouveau décollage, et cette fois, impossible de remonter le train d'aterrissage. Le levier reste bloqué. La checklist est relativement simple: s'il n'y a pas d'autres messages d'erreurs comme le GEAR TILT ou GEAR STEERING, on peut dévérouiller le solenoïde et monter le train. Fin de l'exercice.
Nous sommes repositionnés en croisière où nous subissons une perte totale des moteurs. Pour le coup, il s'agit d'appliquer la procédure de mémoire pour relancer les moteurs. Il suffit de couper toutes les FUEL CUTOFF switches et de les réactiver. Cela relance les EEC qui vont tenter de ralumer les moteurs. Nous en récupérons 3 sur les 4. L'atterrissage sur 3 moteurs est une procédure "normale".
Le dernier exercice est une simulation d'un feu dans le MAIN DECK. Celle-ci n'est pas possible de simuler car le simulateur est un 747-8i, version passager. FIRE MAIN DECK n'existe que sur la version cargo du 747. C'est une procédure assez intéressante qui consiste à dépressuriser la cabine pour tenter d'éteindre l'incendie. La règle d'or ici est de retenir le fameux 75, 25, 15.
Avant 75 nm de l'aéroport de dégagement, on descent à 25.000 pieds on gardant la Vmo. Une fois dans le cercle des 75 nm, on descent jusqu'à 3000 ft AGL pour être stable à 15 nm de la piste, toujours à Vmo. À partir de là, on réduit les gaz, on sort les aérofreins, et on commence à configurer la machine pour l'atterrissage. Cette technique fonctionne étonnamment bien !
Mon collègue a réalisé ses RTO (que j'avais fait lors de la session précédante).
Malgré l'interruption du simulateur, nous avons du temps libre. Nous n'avions pas à répéter les exercices, ce qui nous a fait gagner pas mal de temps.
L'instructeur nous met en final. Nous perdons d'abord 1, puis 2, puis 3 moteurs. Le PM tente de rallumer les moteurs, sans succès. À 280 tonnes, il faut à peu près la pleine puissance sur le moteur restant pour tenter de garder la vitesse. Nous étions configuré avec les volets à 20, et la décision était prise de ne pas configurer davantage pour ne pas augmenter la trainée. L'exercice est répété pour mon collègue. Cette manoeuvre ne fait pas partie de la formation, mais reste une démonstration très intéressante sur les capabilités du 747.
Amic
Tim