TOGA ("à fond") ne sert que si ça se passe mal au démarrage (trop court, données inconnues etc) ou à repartir si atterrissage raté (Go Around)
Idéalement on décolle sur la position en dessous, mais ceci à condition d'avoir bien renseigné l'ordinateur pour qu'il donne la poussée juste nécessaire.
Il lui faut: poids (avion + fret + passagers), longueur de piste (il l'a dans la base), météo, pression atmosphérique (j'en oublie)
cf par exemple FCTM (encore) à partir de la page 47
OPERATIONAL PHILOSOPHY
AP / FD / ATHR
AT TAKEOFF
The thrust levers are set either full forward to TOGA, or to the FLX detent [...]
Houla…
TOGA permet d’obtenir la poussée max certifiée du moteur, par contre la durée max d’utilisation est limitée (5 minutes avec deux moteurs, 10 minutes sur un moteur).
Mais la plupart des biréacteurs sont surpuissants (faut pouvoir monter sur un seul moteur) et TOGA a un impact sur la maintenance et la longévité du moteur, donc on évite de l’utiliser sauf impossibilité (Piste courte, haute altitude et haute temp, avion lourd)
FLEX Take off est un mode où on fait croire au FADEC (l’ordinateur qui gère le moteur) que la température extérieure est bien plus élevée qu’en réalité. Air plus chaud = air moins dense, performances disponibles plus faibles et moins de marge vis à vis de l’EGT limit (temperature interne turbine)
Du coup le FADEC réduit en gros l’apport de carburant pour éviter d’exploser l’EGT et le moteur est un peu bridé, réduisant les coût de maintenance sur le long terme.
Les logiciels de calcul de performance tiennent compte de cette poussée réduite (FLEX) pour calculer les vitesses et performances décollage. Dans 90% des cas ça suffit amplement sachant qu’on pourra toujours s’éjecter TOGA si je pilote le souhaite (avec la limitation de durée).
Dans tous les cas on évitera d’utiliser la poussée décollage trop longtemps une fois passé le relief, toujours pour des raisons de conso et maintenance, et on privilégiera la poussée CLB pour le reste de la montée une fois sorti des ronces. Le seuil THR RED dans le MCDU sert à ça, informer l’avion qu’on réduit la puissance pour gagner de la vitesse (généralement 1500 ft AAL)
A cette altitude l’avion rappellera au pilote de passer la manette de FLX/MCT à CLB, et le reste de la montée se fera en poussée CLB (environ 70% de la poussée max)
On sélectionnera TOGA en cas de remise de gaz (toujours avec la même limitation de temps), car la on a besoin de toute la puissance pour passer d’une descente tout sorti à une montée efficace. Mais la aussi on réduira la puissance dès que possible.
Autre chose, on ne décolle JAMAIS sans volets. F1 ou F2 au minimum, sinon les vitesses de rotation sont beaucoup trop élevées (195kts ici) !on bouffe toute la piste et en cas de décollage interrompu forte probabilité de sortit de la piste.
La mise en puissance se fait à l’ARRET, et est progressive (d’abord 50% N1, puis FLEX/MCT) car les moteurs accélèrent différemment et une fois la puissance désirée atteinte on relâche les freins sinon on ne respectera pas les performances calculées.
Avec des volets 1 et en suivant les barres du FD, on évitera des assiettes de malade (j’ai cru voir + 20 degrés) qui ont généré un passage en TOGA LOCK. Dans la vraie vie tu serais probablement revenu avec un des deux fans sous le bras…