Accident Vol AF 447 Rio-Paris

Churchill

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Il y a toujours des consignes, obligations ou protocoles en aviation et si celles ci ét'aient toujours respectées à la lettre il y aurai certainement moins de dramatiques accidents aéro.

- Que faisait le cdt de bord du Rio-Paris dans sa couchette après qu'il eu laissé les commandes à deux pilotes moins expérimenté et ...... décider de ne pas contourner la grosse pertubation annoncée (ce que sagement nont fait aucun vols concomitents) avec comme déplorable argument : "on ne va pas se laisser emmerder par quelques nuages" (enregistré dans les flight-recorder) .
 
Salut

Le CDB était dans l'application stricte de la reglementation
En long couriier a partir de je cois 08h00 de vol il y a un copilote supplémentaire
Suppondons un vol de 12h00

Le CDB est à  son siège les 4 premières heures et les 4 dernières
Le reste du temps est fait par les deux copiltes qui frront 08h00 chacun
Il est clair quen cas de nécessité le CDB peut rejoindre quasiment instantanément le poste.
Quant au fameux pot au noir a 30000 ft ou plus il n'est pas si terrible que cela

La Méditerranée est beaucoup plus violente en matière de Cunimb.
Le problème rencontré tres localement (les autres avions se trouvant alors dans le coin n'ayant pas subi ce phénomène) n'est pas un CuNimb très detectable par le radar météo et donc évitable, mais une zone de surfusion invisible au radar.
Certes le CDB reste responsble de la conduite du vol
Il me semble difficile de lui reprocher d'avoir ete dans sa couchette.

Pour moi la principale responsabilité au drame vient
- du fait que l'avion ait été déclaré indecrochable par le constructeur
- Que les compagnies se soient engouffrées dans la brèche pour supprimer la formation simu au decrochage haute altitude

Dailleurs dès le lendemain de laccident la formation simu au decrochage a été rétablie
- et qualors dans le stress des alarmes successives le pilote aux commandes n'ai pas identifié le problème et mette alors en application le principe assiette puissance
- enfin que l'autre pilote n'ai pas clairement identifié la mauvaise action sur le joystick de son collègue et puisse y parer

Bien dommage cet enchainement
Dailleurs il est reconnu que les accidents d'avions sont toujours dus à  un enchainement de petits problème.

Bons vols :)
Alain
 
On ne se rend vraiment pas compte d'un décrochage en pleine nuit comme si on avait la boule au ventre pendant la chute?
 
Negatif ........ Quand la voix de s'ynthèse annonce "Stall" 75 fois en quatre minutes aucun doute n'est permis ?
Je ferai demain un petit compte rendu de cette tragédie .
 
Salut
Le plus simple est de consulter le rapport du BEA (taper AF447 BEA dans google)
On peut lire les 200 et quelques pages ou aller directement vers les dernières pages
On y lira BEA dixit que linterpretation des alarmes soudaines multiples et varies comme dans ce vol n'est pas si evidente que cela y compris du decrochage
Il en ressort un defaut de formation au simulateur de ce genre de panne en altitude (le programme dinstruction est etabli conjointement constructeur et compagnie)
Cet entraitement a ete retabli peu de temps après laccident (source BEA)
Bons vols
alain
 
Salut
Extraits du BEA dont j'ai souligné en gras certains éléments pour une meilleure compéhension et vous éviter de lire un rapport technique et long

2.1.3.3 Réactions de léquipage à  l'alarme de décrochage
Quatre secondes avant lactivation de l'alarme STALL 2, les barres du directeur de vol ont été à  nouveau présentées sur les PFD. Le mode vertical engagé était le mode V/S avec une valeur consigne de +1 400 ft/min. Les modes affichés au FMA nont jamais été annoncés par léquipage. La barre horizontale indiquait alors un ordre légèrement à  cabrer par rapport à  la maquette avion. Le PF a exercé une action à  cabrer qui a provoqué l'augmentation de lincidence et lactivation de l'alarme de décrochage. Au moment de lactivation de l'alarme STALL 2, à  2 h 10 min 51, lassiette de l'avion était de 7 degrés, en augmentation. Quelques secondes plus tard, le buffet a débuté.
Léquipage na jamais fait référence ni à  l'alarme de décrochage ni au buffet, qu'il a vraisemblablement perçus. On peut ainsi se demander si les deux copilotes ont eu conscience de l'entrée de l'avion dans une situation de décrochage. En effet, la situation de charge de travail élevée et de sollicitations visuelles multiples. correspond aux limites de prise en compte d'une alarme sonore inhabituelle. Dans un environnement sonore déjà  saturé par l'alarme C-chord, l'absence didentification de l'alarme de décrochage par léquipage ne peut donc pas être exclue.
2.1.3.3.1 Réactions du PF
Même si lacceptation ou non d'un diagnostic de décrochage par le PF n'est jamais verbalisée, certaines de ses actions peuvent correspondre à  celles attendues à  l'approche du décrochage : la mise des manettes de poussée sur TOGA ou le souci de maintenir les ailes à  l'horizontale. En revanche, en l'absence d'informations de vitesse reconnues fiables, il est possible que le PF ait identifié une situation de survitesse, notamment par linterprétation de plusieurs indices :
..le bruit aérodynamique ;
..le buffet, pouvant être associé dans son esprit à  de la haute vitesse ;
..la flèche de tendance de vitesse sur le PFD, indiquant une accélération au moment de lactivation de l'alarme de décrochage.

Des actions du PF peuvent d'ailleurs être des indices de la perception d'un risque ou d'un diagnostic de survitesse. D'une part, il a réduit la poussée dans les secondes qui précèdent lactivation de l'alarme STALL 2 et la survenue du buffet. Dautre part, 51 secondes après lactivation de cette alarme, il a dit j'ai l'impression qu'on a de la vitesse , puis a ramené les manettes de poussée sur IDLE. Il a reformulé cette impression quelques secondes plus tard, associée à  une tentative de sortie des aérofreins.
D'autres facteurs ont par ailleurs pu conduire le PF à  craindre une situation de survitesse :
..la mention présentée sur lECAM (max speed 330/.82) associée au passage en loi alternate qui a pu être lue ;
..le fait quen croisière, le band'eau rouge supérieur du band'eau de vitesse (MMO) se situe une dizaine de nuds au dessus de la vitesse courante alors que VLS est à  peine visible en bas du band'eau (inférieure d'une trent'aine de nuds) ;
..le danger que représente dans la conscience collective des pilotes une situation de survitesse.
Néanmoins, le PF a été confronté à  l'alarme de décrochage qui rentrait en conflit avec son impression de survitesse. Les activations furtives de l'alarme après la déconnexion du pilote automatique ont pu amener léquipage à  douter de sa crédibilité. De plus, la présence du directeur de vol conduisant à  afficher une assiette à  cabrer a pu conforter le PF dans l'idée que l'alarme de décrochage n'était pas pertinente. Lors des événements antérieurs étudiés, les équipages ont fréquemment fait part de leurs doutes sur la pertinence de l'alarme (voir le paragraphe 1.16.8.4).
L'application de la poussée maximale a probablement été la conséquence de la perception de l'alarme de décrochage. Cependant, le PF a pu assimiler lactivation de l'alarme à  une conséquence de la réduction de poussée qu'il avait appliquée quatre secondes plus tôt ; il aurait alors appliqué la pleine poussée pour revenir à  la situation antérieure.
Quelques secondes plus tard, le PF a verbalisé je suis en TOGA, hein ? . Soit il a douté d'avoir placé les commandes de poussée dans le cran TOGA comme il en avait lintention, soit il na pas compris pourquoi cette action était inefficace pour arrêter l'alarme de décrochage. Ce second cas indiquerait alors que le PF a eu une représentation erronée du modèle de vol de l'avion, espérant une efficacité de la poussée TOGA à  haute altitude et une assiette de douze degrés, similaire à  celle délivrée dans les basses couches. Le résultat infructueux de ses actions a peut-être renforcé sa méfiance vis-à -vis de l'alarme.
Enfin, bien que le PNF ait verbalisé le passage en loi alternate lors de la lecture de lECAM et bien que des indices de perte de protection devaient être présentés sur le PFD (SPD LIM et croix ambres en roulis et tangage), il est possible que le PF n'ait pas pris pleinement conscience de cette reconfiguration et de ce quelle impliquait. Il a pu ainsi rester sur le schéma habituel que l'avion ne pouvait pas décrocher et dans lequel une alarme STALL était incohérente.
Les oscillations d'assiette dans les secondes qui suivent lactivation de l'alarme de décrochage montrent que le pilotage de l'avion était manifestement délicat et a probablement monopolisé lattention du PF. Dans cette phase, la maquette avion sur le PFD était proche de la barre horizontale du directeur de vol, en moyenne légèrement supérieure.
Le PF a probablement cherché à  suivre l'évolution de cette barre, sans avoir intégré le changement du mode longitudinal engagé. En effet, la charge émotionnelle combinée à  la charge de travail ont contribué à  ce que le PF fasse confiance au directeur de vol indépendamment de tout autre paramètre : les barres de tendance du directeur de vol ont pu représenter pour lui un moyen de maintenir le niveau de croisière.
Par ailleurs, les indications du directeur de vol ont pu lamener à  afficher une assiette positive, proche de 12,5°. Cette valeur est inscrite dans la procédure alarme STALL pour la phase de décollage. Même sil ne l'annonce pas, cette valeur mémorisée a pu revenir à  lesprit du PF qui s'est accroché à  cette référence, sans se souvenir quelle n'était pas adaptée à  cette phase de vol. La conjonction de cette valeur mémorisée avec les ordres du directeur de vol aurait alors constitué l'un des rares points de cohérence (pour ne pas dire le seul) dans lincompréhension générale de la situation.


Linfluence du directeur de vol semble donc probable. Le PF a pu être tenté de le suivre sans valider les informations présentées. La concurrence des informations du FD avec l'alarme STALL a pu perturber la crédibilité des actions à  apporter en réponse à  l'alarme.
Note : la procédure vol avec IAS douteuse prévoit de désactiver les FD, pour éviter la présentation dordres potentiellement non pertinents.
Les ordres du directeur de vol, le doute sur la pertinence de l'alarme sonore de décrochage et lidentification d'une possible situation de survitesse nont pas permis au PF de poser le bon diagnostic. Il a alors combiné des actions antagonistes pour répondre à  la fois à  une situation de survitesse (réduction de poussée, actions à  cabrer) et à  une situation de décrochage (application de la poussée maximale).

2.1.3.3.2 Actions du PNF
Lorsque l'alarme STALL 2 et le buffet sont apparus, le PNF était confronté à  une incompréhension grandissante de la situation.
Le PNF était avant tout dans une stratégie d'appel du CDB à  laquelle il consacrait une grande partie de ses ressources. Comme il attendait anxieusement le retour de ce dernier, il est possible qu'un phénomène de sélectivité attentionnelle ait réduit sa capacité de perception de l'alarme STALL.
Sil avait toutefois perçu une situation d'approche du décrochage et compte tenu des corrections de trajectoire demandées dans la séquence précédente, il serait étonnant que le PNF ait eu comme premier souci de garder les ailes horizontales puis de vérifier la poussée des moteurs. Il a donc pu, lui aussi, douter de la fiabilité de l'alarme.
Quoi qu'il en soit, lattention du PNF a été détournée du paramètre essentiel, à  savoir la valeur, inadaptée à  cette altitude, de lassiette de l'avion.
Vers 2 h 11 min 38, après que le PF a dit j'ai plus du tout le contrôle de l'avion , le PNF annonce commandes à  gauche , a pris la priorité et fait deux actions en butée en latéral à  gauche. Lavion était alors en roulis à  droite. Le PF a immédiatement repris la priorité et maintenu son mini-manche en butée à  gauche. Cette reprise de priorité du PF na pas pu être expliquée mais témoigne de la déstructuration du travail en équipage.

2.1.3.4 Retour du commandant de bord

Le commandant de bord a certainement perçu les vibrations liées au buffet ainsi que lassiette denviron 15 degrés, et entendu l'alarme de décrochage alors qu'il sapprochait du poste de pilotage. Pourtant, à  son retour, il n'y a fait aucune référence. Lalarme de décrochage est devenue intermittente, entrecoupée par l'alarme C-chord. Ces deux alarmes, cumulées au bruit ambiant et aux paroles de ses collègues, ont constitué un environnement sonore saturé et peu compréhensible pour le commandant de bord, d'autant plus qu'une partie de son attention s'est certainement portée vers la lecture et lanalyse des instruments.
Les deux copilotes l'ont informé qu'ils avaient perdu le contrôle. Le PNF a précisé qu'il ne compren'ait pas la situation et qu'ils avaient tout tenté . Lincompréhension générale rendait difficile une description plus précise de la situation. Lorsque le
commandant de bord a regagné le poste de pilotage, l'avion était en descente rapide mais à  une altitude proche du niveau de croisière auquel se trouvait l'avion à  son départ. Dans ces conditions, n'ayant pas vécu lhistorique complet de la séquence des événements, il était très difficile au commandant de bord détablir un diagnostic. Il lui aurait alors fallu questionner les copilotes, démarche qui se heurt'ait à  lurgence et au stress transmis par le ton de la voix du PNF.
Par la suite, ses interventions ont montré que lui non plus na pas identifié le décrochage : les multiples activations et arrêts de l'alarme de décrochage ont certainement contribué à  rendre encore plus confuse son analyse de la situation. Il semble alors sêtre basé uniquement sur les paramètres d'assiette et de poussée pour analyser la trajectoire.


2.3 Ergonomie

2.3.1 ECAM
A 2 h 10 min 05, dès quintervient lobstruction des sondes Pitot par des cristaux de glace, différents mécanismes de surveillances se déclenchent presque instantanément.
Ainsi, les FMGEC détectent des écarts entres les différentes vitesses mesurées et les calculateurs de commande de vol (FCPC / PRIM) identifient quant à  eux une chute brutale de plusieurs vitesses mesurées, entraînant la reconfiguration en loi alternate. Cette surveillance propre aux FCPC a été prévue pour détecter lobstruction de plusieurs sondes Pitot.
Léquipage est uniquement informé des conséquences du déclenchement de ces surveillances : déconnexion du PA et de lA/THR, passage en loi alternate, etc. Aucun message de panne ne conduit à  identifier l'origine de ces autres pannes, le rejet des ADR et des mesures de vitesse en particulier.
Léquipage reprend donc les commandes d'un avion dont certains systèmes ont identifié des incohérences de vitesses mesurées sans quaucun message ECAM ne permette un diagnostic rapide et l'entrée vers la procédure adéquate. Pourtant, la formation et lentraînement des équipages prévoient que la lecture de lECAM soit réalisée dès que la trajectoire est contrôlée car elle doit faciliter lanalyse de la situation et permettre dorganiser le traitement des pannes.
De la déconnexion du pilote automatique à  lactivation de l'alarme STALL 2, de nombreux messages se sont affichés à  lECAM. Aucun de ces messages na aidé léquipage à  identifier le problème lié à  lanomalie de vitesse. Par ailleurs, la gestion des priorités des différents messages a provoqué des changements d'affichage rapides et ainsi rendu encore plus compliquée lanalyse et la compréhension de la situation.

La lecture de lECAM par le PNF, et peut-être aussi par le PF, a nécessité du temps et consommé des ressources mentales au détriment du traitement du problème et de la surveillance de la trajectoire.

2.2.4 Simulateurs de vol
D'un point de vue de formation pratique relatif à  la notion de décrochage, les seules fenêtres dapprentissage du décrochage pour les deux copilotes l'ont été dans leur formation initiale puis au cours d'une ou deux séances de simulateur lors de la QT initiale A320. Ces exercices sont réalisés à  basse altitude (FL100) de manière démonstrative et analytique afin de mettre en évidence notamment le fonctionnement des protections de l'avion en loi normale. En loi alternate, lexercice d'approche du décrochage permet au stagiaire dentendre l'alarme de décrochage dans une situation où elle est attendue et les actions correctives à  réaliser préparées. Lexercice permet de constater lapparition des vibrations dues au buffet qui confirme le phénomène.
A haute altitude, la marge entre lincidence de vol normal et lincidence dactivation de l'alarme de décrochage est faible. Le stagiaire, qui effectue lexercice à  basse altitude et en observant une réduction de vitesse par rapport à  des repères, na ainsi pas lopportunité d'être sensibilisé à  la proximité du seuil dincidence dactivation de l'alarme.
Le caractère démonstratif des exercices effectués ne permet pas à  léquipage dappréhender l'effet de surprise généré par l'alarme de décrochage ni, le cas échéant, les actions réflexes sur les commandes qui peuvent être engendrées.
Les conditions dentraînement actuelles ne permettent pas de pallier à  la fois une pratique au vol manuel inexistante en haute altitude et le manque dexpérience sur avions conventionnels. En outre, elles limitent la capacité des pilotes à  acquérir ou maintenir des compétences de base de pilotage (basic airmanship).
De manière plus générale, les entraînements réalisés au simulateur suivent un scénario préétabli, et même si des variations existent d'une séance à  l'autre, les stagiaires ont globalement connaissance des pannes auxquelles ils seront confrontés. De ce point de vue, les scénarios dentraînement peuvent rester assez éloignés de la réalité d'une panne en exploitation. Leffet de surprise associé à  cette réalité opérationnelle est déstabilisant et générateur de stress. Il peut affecter directement la bonne réalisation d'une manuvre ou la capacité de diagnostic puis de récupération d'un équipage. Pourtant, les conditions dentraînement ne permettent pas de déclencher ces facteurs environnementaux, et donc la restitution de compétences non techniques nécessaires à  la bonne gestion d'une situation inattendue.
Léquipage du vol AF 447 na pas associé la disparition des informations de vitesse et les diverses alarmes et messages ECAM associés à  la procédure Vol avec IAS douteuse . Les pertes d'informations de vitesse peuvent survenir pour des raisons techniques diverses, dans des phases de vol présentant des niveaux de risque différents. Ainsi, il est complexe de restituer lintégralité des modes de panne conduisant à  cette situation au simulateur.
Par ailleurs, cette variabilité des modes de panne se traduit par des effets très différents dans le cockpit. En effet, la perte des informations de vitesse peut se traduire par lactivation d'un grand nombre dalarmes et de messages ECAM, mais également (comme lors de lentraînement au simulateur de léquipage) par une simple incohérence de paramètres, sans aucune alarme.
Les équipages ont effectué lentraînement selon un scenario connu sans avoir eu la possibilité de prendre conscience des conséquences de l'effet de surprise sur leur comportement individuel, ni sur les risques d'une éventuelle déstructuration du travail en équipage.
Ainsi la difficulté, voire limpossibilité, de restitution au simulateur à  la fois de la complexité et la variabilité des signaux de panne, conjuguée au manque deffet de surprise lié à  un scénario connu nont pas permis d'adapter lentraînement à  la situation effectivement rencontrée.


Ainsi, laccident résulte de la succession des événements suivants :
..lincohérence temporaire entre les vitesses mesurées, vraisemblablement à  la suite de lobstruction des sondes Pitot par des cristaux de glace ayant entraîné notamment la déconnexion du pilote automatique et le passage en loi alternate ;
..les actions inappropriées sur les commandes déstabilisant la trajectoire ;
..l'absence de lien, de la part de léquipage, entre la perte des vitesses annoncée et la procédure adaptée ;
..lidentification tardive par le PNF de l'écart de trajectoire et la correction insuffisante par le PF ;
..la non-identification par léquipage de l'approche du décrochage, l'absence de réaction immédiate et la sortie du domaine de vol ;
..l'absence de diagnostic de la part de léquipage de la situation de décrochage et en conséquence l'absence dactions permettant de la récupérer.


Ces événements peuvent trouver leurs explications dans la combin'aison des facteurs suivants :
..les mécanismes de retour dexpérience de l'ensemble des acteurs qui nont pas permis :
de détecter la non-application récurrente de la procédure relative aux pertes d'informations de vitesses et dy remédier,
de s'assurer que le modèle de risque des équipages en croisière compren'ait le givrage des sondes Pitot et ses conséquences ;
..l'absence dentraînement, à  haute altitude, au pilotage manuel et à  la procédure vol avec IAS douteuse ;
..un travail en équipage affaibli par :
lincompréhension de la situation à  la déconnexion du PA,
une mauvaise gestion de l'effet de surprise qui a engendré une charge émotionnelle élevée pour les deux copilotes ;
..l'absence dindication claire dans le poste de pilotage de lincohérence des vitesses identifiée par les calculateurs ;
..la non-prise en compte de l'alarme de décrochage par léquipage pouvant être la conséquence :
de l'absence didentification de l'alarme sonore, en conséquence de la faible exposition en formation au phénomène de décrochage, à  l'alarme STALL et au buffet,
de lapparition au début de lévénement dalarmes furtives pouvant être considérées comme non pertinentes,
de l'absence d'information visuelle permettant de confirmer l'approche du décrochage après la perte des vitesses caractéristiques,
de la confusion possible avec une situation de survitesse dont le buffet est également considéré comme un s'ymptôme,
des indications des directeurs de vol pouvant conforter léquipage dans ses actions, bien quinappropriées,
de la difficulté à  reconnaître et comprendre les implications d'une reconfiguration en loi alternate sans aucune protection en incidence.


En conséquence, le BEA recommande :
€€que lAESA revoie le contenu des programmes dentraînement et de contrôle et y impose notamment la mise en place dexercices spécifiques et réguliers dédiés au pilotage manuel, à  l'approche et à  la récupération du décrochage, y compris à  haute altitude.


Bonne lecture et bons vols
 
Churchill a dit:
Il y a toujours des consignes, obligations ou protocoles en aviation et si celles ci ét'aient toujours respectées à  la lettre il y aurai certainement moins de dramatiques accidents aéro.

- Que faisait le cdt de bord du Rio-Paris dans sa couchette après qu'il eu laissé les commandes à  deux pilotes moins expérimenté et ...... décider de ne pas contourner la grosse pertubation annoncée (ce que sagement nont fait aucun vols concomitents) avec comme déplorable argument : "on ne va pas se laisser emmerder par quelques nuages" (enregistré dans les flight-recorder) .

Le pilote aux commandes (Bonnet) avait plus dexpérience sur A 330 que le Captain. Ce copilote a été très impliqué dans la stratégie à  adopter pour traverser cette zone. C'est clairement indiqué dans le rapport. Pas dévitement de la zone ? on ne connait pas l'image radar sur leur ND, images qui sont très évolutives. Il n'y a pas eu de turbulences significatives.

Renseignez vous sur un très récent grave incident sur un A 319 aux US (explosion de la couche extérieure des 2 pare brises suite à  pénétration dans nuage de grêle au FL 340), la trajectoire dévitement (louvoiement entre les cellules) a été bloquée par la lignes de cellules (squall lines) qui se déplaçaient rapidement, ce qui est le cas général dans ces grosses lessiveuses.


Et cette phrase "on va pas se laisser emmerder" est plutôt du 2 ème degré, on l a tous déjà  dit dans la vraie vie.

Et contrairement à  ce qui est dit ailleurs, la traversée du FIT océanique est délicate mais inévitable

Il y a des zones où ce FIT (mousson asiatique) est tout aussi délicat (golfe du Bengale où il y a régulièrement des incidents de pertes d'information aéro et turbulences sévères) C'est une grande lessiveuse.
 
Pour lavoir traversé au moins un cent'aine de fois je maintiens ce sue j'ai dit
Le pot au noir, si il est terrible au niveau de la mer pour les bateaux ou aux FL inférieurs, il n'est pas un gros problème aux niveau 350 compte tenu du radar météo
Bons vols
Alain
 
Si les gens veulent enfoncer des portes ouvertes c'est leur probleme. Il faut laisser les gens débattre tant que c'est pas contraire au règlement.
 
Debattez tant que vous voulez mes lapins....je donne juste mon opinion
Ceux dentre nous qui ont deja affronté des situations paniquantes hors simulateur sur quelque type d'avion que ce soit comprendront probablement mes réserves.

Mais bon, allez-y gaiement
 
source : AirJournal.fr :

La Cour d’appel de Paris a jugé que la compagnie aérienne Air France et le constructeur Airbus devaient être renvoyés en correctionnelle, annulant le non-lieu qui avait suivi le précédent procès dans l’accident du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris, qui avait fait 228 victimes il y a dix ans...

La suite sur le lien ci dessus.

Airbus et Air France vont sans doute aller en cassation ...
 
C'est officiel , les 2 sociétés se pourvoient en cassation ; c'est reparti pour quelques années ; cela ne ramènera hélas pas les Personnes disparues ...
 
Les audiences recommencent Lundi 10 octobre 2022




Source : liberation.fr
Lors du procès de l’accident du Rio-Paris en 2009, Airbus et Air France devront faire face aux familles des 228 victimes de la catastrophe. Les audiences, qui démarrent lundi, seront aussi l’occasion d’interroger la capacité d’un constructeur et d’une compagnie aérienne à garantir la sécurité des passagers alors que 3 milliards de personnes prennent l’avion chaque année...
... A compter de ce lundi 10 octobre, Airbus et Air France, poursuivis pour homicide involontaire, devront s’expliquer sur leurs responsabilités respectives dans le dysfonctionnement des sondes Pitot, les capteurs de vitesse de l’avion, et la formation des pilotes en situation de crise.
 
Ah oui, c'est vrai:
les pilotes sont TOUS censés être des Thomas Pesquet (pour ne pas dire des John Rambo), et savoir absolument tout gérer y compris l'imprévu et le jamais vu en cas de crise.
Et tout ça pour un salaire de Low Cost, parce que hein, quand même, je dois pouvoir aller à Punta Cana pour 50€....

Et je trouve insupportable ces délais dans les aéroports et ces vols retardés parcequ'on manque de pilotes: voler pour moins de 2000€/mois, après s'être payé une formation à plus de 120k€, et s'être fait virer comme un Kleenex du jour au lendemain pendant le Covid, tout le monde REVE de faire ça.

"...interroger la capacité d’un constructeur et d’une compagnie aérienne à garantir la sécurité des passagers alors que 3 milliards de personnes prennent l’avion chaque année..."
Alors voyons:
Année 2020, plus de 3 Milliards de passagers transportés, Nombre total de victimes: 299
Soit 1 mort tous les 10 millions de passagers transportés. Insoutenable.
Mais que fait la Police?

C'est dommage la présentation du journaliste dans le reportage.
Il y a un mélange de "populisme" de base (les grandes méchantes compagnies vs les pauvres voyageurs) avec de réelles interrogations exposées par les professionnels de la profession (il y a eu au préalable plusieurs incidents similaires qui ont conduit au changement de ces sondes) et aux changements opérés sur les procédures ultérieurement suite aux recommandations du BEA entre autres. Mais de là à dire que la culture de la sécurité est défaillante dans ces grosses compagnies, euh comment dire....
 
Dernière édition:
Nous sommes dans une société qui n'accepte plus la fatalité, le pas de bol, et qui veut toujours un coupable...
On a un truc qui a une chance sur 25 milliards de se produire qui se produit, on fait une nouvelle loi, on condamne, etc..
Le procès semble être la seule façon d'aider une victime/famille de victime (qui en dehors de ça peut bien aller se faire ****)
C'est pas complétement négatif (si on peut se prémunir du truc alors faisons le, et c'est bien ce que fait le monde aérien dans son ensemble me semble-t-il), mais à l'ère des tribunaux médiatiques, où le grand public est à la fois procureur, juge et bourreau, les pouvoirs publics font parfois (souvent) l'erreur de suivre cette tendance pour ne pas être lynché également.

Faut un coupable.

:(
 
Last edited by a moderator:
@JackZ
Rien à ajouter, sauf peut-être qu'il ne me semble pas que les équipages en cabine de pilotage
soit sous-payés chez AF .... 🤔. Ce qui bien sur est un autre débat ....
 
Maintenant tout le monde veut payer le moins cher possible avec une qualité au top, vendu avec un grand sourire et un service au top, que ce soit dans le transport aérien, le commerce, la restauration ou tout autre.
et tant pis si pour en arriver là il faut sous payer tout les corps de métier, faire fabriquer à l'autre bout du monde par des enfants ou des peuples exploités. Et ne parlons pas de l'empreinte écologique.
Cela fait un moment et ça ne fait que commencer...
 
@JackZ
Rien à ajouter, sauf peut-être qu'il ne me semble pas que les équipages en cabine de pilotage
soit sous-payés chez AF .... 🤔. Ce qui bien sur est un autre débat ....
Je ne parlais pas bien sûr d'AF, dont les salaires sont plus que corrects, surtout comparés aux autres dans la profession, et en particulier les Low Costs. Depuis le Covid, les embauches reprennent, mais à des conditions que je ne préfère même pas évoquer...
 
Dernière édition:
Il est certain qu'il faut qu'un avion ai un taux de remplissage proche de 100%.
C'est l'offre du marché qui tente de proposer des prix plus bas que la concurence pour attirer le client.
En fait ce n'est pas le client qui fait baisser les tarifs, celui ci ira naturellement au plus économique pour lui ...
Quite à ne plus avoir les prestations qui étaient un standard il,y a 20 ans ...
 
Heu... non. Dans beaucoup d'accidents, une majorité peut-être, il y a un gros problème, éventuellement aggravé par de petits.
Pas d'accord une preuve marquante les "everglades" juste une loupiote qui ne marchait pas, et ce n'est pas un cas isolé. Il y a un bouquin (d'Oteguy ou qq chose comme cela) qui rapporte de nbreux accidents aussi cons
 
Heu... non. Dans beaucoup d'accidents, une majorité peut-être, il y a un gros problème, éventuellement aggravé par de petits.
J'aurais mis le curseur entre les deux perso :
Dans la majorité des accidents, il y a un (petit ou gros) problème, qui n'aurait pas pu/du mener au crash si tel ou tel autre problème, voire enchaînement d'autres problèmes, petits ou grands, ne s'y étaient pas ajoutés.
Bref, l'aspect multi factoriel plutôt que la gravité d'un problème.
Gravité qui peut être très relative... (La perte d'UN moteur sur un Spitfire, pas la même chose que sur un B17 :whistle: )
 
A aujourd'hui, l'objectif du procès est de définir qui va payer la note...
Ni plus, ni moins!...;G)

Maintenant, de chaque coté, il y a une bardé d'avocat qui vont essayer de convaincre le juge dans un sens ou dans un autre.
Quelle est l'équipe qui sera la meilleure à la tchatche... Les paris sont ouverts ???...:LOL::LOL::LOL:
 
Pas d'accord une preuve marquante les "everglades" juste une loupiote qui ne marchait pas, et ce n'est pas un cas isolé. Il y a un bouquin (d'Oteguy ou qq chose comme cela) qui rapporte de nbreux accidents aussi cons
Je ne suis pas d’accord.

Un accident n’est JAMAIS dû à une simple cause, y compris dans le cas des Everglades dont tu parles.

Cet accident est dû à un sous traitant qui a placé des Générateurs d’oxygène usagés (Dangerous Goods) dans un compartiment cargo du DC9 où il n’aurait jamais dû être réglementairement (cause 1), le compartiment n’ayant pas de détection incendie car non destiné à recevoir des matières dangereuses (cause 2). Les générateurs usagers ont été désactivés avec du simple scotch et marqués comme “désamorcés” sur les formulaires et les boîtes ce qui n’était pas le cas, et placés en soute avec des pneus gonflés qui ont fini par exploser sous la chaleur extrême (cause 3).
L’équipage a ouvert la porte du cockpit pour prévenir les pilotes, malgré la fumée en cabine (cause 4), etc, etc…

A la suite de cet accident, on a équipé tous les compartiments cargo de détecteurs incendie.
Source Wikipedia:

C’est le principe du fromage Suisse énoncé par Reason (Swiss Cheese Model).
Lorsqu’un accident arrive c’est que plusieurs “trous” (causes/défaillance) des tranches de fromage (procedures/dispositifs de sécurité) ont été alignés.
La plupart des accidents “potentiels” se sont arrêté à de simples incidents car tous les trous ne se sont pas aligné et heureusement.

L’aérien est comme d’autres moyens de transport de masse, attaché à la sécurité avec une culture du retour d’expérience et un principe de redondance et depuis les années 60, la prise en compte des facteurs humains.
Si le fameux Oteguy a vraiment écrit ça (accidents avec une “simple” et unique petite cause) c’est au mieux de la stupidité et une méconnaissance totale du domaine, au pire le genre de bouquin “putassier” que j’exècre.

Ça m’intéresse que tu nous donnes une référence précise du bouquin dont tu parles au lieu de vagues souvenirs pour savoir dans quelle catégorie le ranger, stp.
 
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