Un truc dont vous n’aurez jamais à vous soucier en simulation (et qu’on ne peut PAS simuler), c’est la décompression explosive à haute altitude.
Même si c’est extrêmement rare (et heureusement), ça peut potentiellement arriver et évidemment sans prévenir.
Et c’est pas une situation d’urgence qu’on peut gérer en prenant son temps: le temps de conscience utile (TUC) est de…15 secondes environ au FL390. Ça ne veut pas dire qu’on est morts au bout de quinze secondes, mais que le cerveau n’a plus assez d’oxygène pour réfléchir et agir correctement et sauver l’avion et tout le monde à bord.
Évidemment le TUC varie un peu selon chaque individu, son âge, sa forme, s’il est fumeur ou pas, etc…
15 secondes ça fait pas beaucoup, et c’est pour ça que lors de la Cockpit préparation on vérifie la pression de la bouteille d’oxygène située dans une soute située sous les pieds du captain, et qu’on teste les masques à pose rapide qui se posent d’une main.
Car en plus une décompression explosive crée instantanément un brouillard de condensation humide qui envahit tout le cockpit sans parler du bruit et du vent associés. Enfin ça c’est la théorie, jamais testé à part au simu, et j’espère bien que ça va rester théorique jusqu’à la fin de ma carrière.
Mais comme se rajoute l’effet de sidération, vaut mieux être prêts au cas où, alors à chaque fois que je suis en croisière je révise mentalement les “memory items” associés. Les avoir dans un coin de la mémoire peut faire gagner trois/quatre secondes, et ça peut faire toute la différence.